16 mai 2022

Vous vous souvenez en 2010, quand Apple a déposé la marque "There's an app for that" (« il y a une appli pour ça »). Plus d'une décennie plus tard, il y a bien plus qu’une application pour "ça". Techniquement parlant, et conformément aux aspects juridiques de l'expression, l'App Store a considérablement augmenté en taille. D'un point de vue technologique, les applications, systèmes, logiciels et solutions d'entreprise en général ont explosé au point qu'il est difficile de suivre le rythme.

Si seulement il existait une marketplace spécifiquement adaptée aux besoins de votre entreprise. Si seulement il suffisait d'appuyer sur « obtenir » pour que l'application (ou autre logiciel) soit installée de manière transparente et prête à l’emploi. Il n’y aurait plus de complications liées à l'intégration auxquelles les entreprises sont confrontées aujourd'hui. En réalité, les entreprises sont constamment dans une logique de conciliation, continuellement confrontées à de nouvelles technologies à ajouter à leur pile déjà bien fournie. De plus, le modèle XaaS (Anything as a Service) enferme les entreprises dans un nombre croissant de contrats mensuels, qui doivent tous être régulièrement évalués pour faire place à des solutions supérieures.
 

Vous voulez passer directement à la conclusion ? Commencez la lecture à partir de L'avenir de l'integration

Construire votre « Stack Technique »

Toute entreprise doit commencer quelque part, et ce point de départ est généralement la base qui dicte toutes les initiatives informatiques majeures à venir. En d'autres termes, toute entreprise a un noyau (ou plusieurs noyaux), qui est le plus souvent un système de Planification des Ressources de l'Entreprise (ERP). Mais en tant qu'investissement autonome, un système central ne pourra jamais prendre en charge toutes les activités critiques de l'entreprise. Au contraire, il doit être enrichi d'applications internes et externes et de logiciels supplémentaires (souvent tiers). Cela crée tout un réseau de systèmes disparates et de données éparpillées.

C'est là que l'intégration entre en jeu, mais nous y reviendrons plus tard. Tout d'abord, il existe une longue liste de solutions qui, à l'instar d'un système ERP, ont pour seul objectif de gérer les processus opérationnels quotidiens. Or, les tâches quotidiennes varient beaucoup d'une entreprise à une autre. Ainsi, les solutions disponibles sur le marché aujourd'hui reflètent un large éventail de besoins des entreprises. En dehors d'un ERP, de quelle(s) solution(s) avez-vous besoin ?

Voici une liste des systèmes en back-end courants et une brève explication de chacun d'entre eux :

Content Management System (CMS) ou Système de Gestion de Contenu (CGS)

Un Système de Gestion de Contenu (CGS ou CMS) est un type d'application qui simplifie la création, la modification et la publication de contenu sur le Web. En soi, une application CMS peut servir de base à un site web. Elle peut également compléter d'autres systèmes en fournissant une fonction facile à utiliser pour gérer le contenu dans un système existant.

Exemples de CMS  : WordPress, Drupal, Magneto

Customer Communication Management (CCM)

Gartner définit la Gestion des Communications Client (ou CCM) comme « la stratégie visant à améliorer la création, la diffusion, le stockage et la récupération des communications sortantes, notamment celles destinées au marketing, à l'introduction de nouveaux produits, aux notifications de renouvellement, à la correspondance et à la documentation relatives aux réclamations, ainsi qu'aux notifications de facturation et de paiement ». Le logiciel CCM a pour but de réaliser cette stratégie.

Exemples de logiciels CCM : Adobe Experience Manager (AEM), Quadient Inspire, OpenText Exstream

Customer Relationship Management (CRM)

Un système de Gestion de la Relation Client (ou CRM) est utilisé pour garder une trace de toutes les interactions avec les clients existants et potentiels. Il est le plus souvent utilisé par le service commercial pour prospecter de nouveaux comptes et organiser toutes les communications afférentes. 

Exemples de systèmes CRM : Salesforce, HubSpot CRM, Pipedrive

Document Management System (DMS)

Un Système de Gestion de Documents (DMS) fournit des services de saisie et un stockage central pour tous les documents commerciaux (papier et numériques). Un Système de Gestion de Documents permet des fonctions de recherche et de récupération et peut fournir une sécurité supplémentaire pour les documents.

Exemples de DMS : Wrike, Confluence by Atlassian, Nintext Process Platform

Échanges de données informatisé (EDI)

Les logiciels d'Echange de Données Informatisé (EDI) ont pour objectif principal de permettre l'échange de données commerciales (par exemple : des bons de commande et des factures) d'un système à un autre. Le logiciel EDI est le plus souvent une solution complémentaire en back-end qui assure une traduction précise des données et une mise en correspondance des partenaires commerciaux afin d’automatiser les processus d’approvisionnement au paiement (P2P) et de commande à l’encaissement (O2C), tout en fournissant des analyses détaillées pour l’échange de documents.

Exemple de logiciel EDI : TIE Kinetix

Enterprise Resource Planning (ERP) ou Progiciel de Gestion Intégré (PGI)

L'objectif principal d'un système de Planification des Ressources de l'Entreprise (PGI ou ERP) est de regrouper toutes les données essentielles de l'entreprise en un seul endroit. Il se compose de diverses applications, ou modules, dont chacun répond généralement à un besoin particulier de l'entreprise. Il peut s'agir d'applications spécifiques pour les RH, les finances, la logistique, le commerce de détail, les ventes, ou tout autre domaine d'activité nécessitant une visibilité.

Exemples de systèmes ERP : Microsoft Dynamics 365, Microsoft Dynamics AX, Oracle, SAP, Sage X3, Exact.

Human Resource Management (HRM) ou Système d'Information des Ressources Humaines (SIRH)

Un Système d’Information des Ressources Humaines (SIRH ou HRM) permet à une entreprise de gérer les activités liées aux ressources humaines. Cela comprend tout, de la tenue des dossiers des employés à l'identification des tendances concernant le comportement interne. 

Exemples : Oracle Fusion, Workday, ADP Vantage HCM

Partner Relationship Management (PRM)

Toute entreprise ayant des partenaires qui commercialisent et/ou vendent ses produits et/ou solutions a généralement mis en place une stratégie de Gestion des Relations avec les Partenaires (ou PRM). Cette stratégie peut être soutenue par une ou plusieurs solutions PRM visant à rationaliser les efforts de co-marketing.

Exemples de solutions PRM : Impartner, PartnerStack, ZINFI, Zift Solutions, Allbound PRM.

Transportation Management System (TMS)

Un Système de Gestion du Transport (ou TMS) est utilisé en logistique pour gérer le mouvement des marchandises, entrantes et sortantes. Ce type de système fournit des données utiles liées à l'expédition, y compris la documentation commerciale pertinente, et est généralement utilisé en combinaison avec d'autres systèmes de gestion de la Supply Chain (ou SCM pour Supply Chain Management), tels que l’Echange de Données Informatisé (EDI).

Exemples de TMS : Oracle Transportation Management, SAP Transportation and Logistics System

Warehouse Management System (WMS)

Un Système de Gestion d'Entrepôt (ou WMS) est utilisé uniquement pour gérer les opérations quotidiennes de l'entrepôt. Ce système fournit des informations précieuses sur tout ce qui entre et sort des entrepôts de l'entreprise (des matières premières aux produits finis) pour un contrôle optimal des stocks et des prévisions.

Exemples de WMS : Oracle Warehouse Management Cloud, SAP Extended Warehouse Management

Surcharge de solutions

Comme vous pouvez le constater, il existe un grand nombre de solutions interdépendantes qui accomplissent des tâches similaires, voire qui se chevauchent selon le scénario de l'entreprise. C'est pourquoi la plupart des entreprises utilisent une combinaison des solutions énumérées ci-dessus. Les choses se compliquent encore davantage avec les grandes entreprises et les PME qui ont des exigences et/ou des préférences spécifiques à un de leur site, car il n'est pas aussi simple d'avoir un seul système ERP ou un WMS à l'échelle de l'entreprise.

En un mot : il est très facile pour une seule entreprise d'ajouter des éléments à son stack technique déjà rempli. Sans parler de la question des applications commerciales et des autres services tiers, comme les plateformes d'automatisation du marketing et tout autre service en ligne nécessitant un paiement mensuel.

Modèles de services

Qu'il s'agisse d'un ERP, d'un CRM, d'un WMS ou de tout autre logiciel, application, système ou solution en back-end, il y a de fortes chances qu'il soit vendu comme un service. Bien que les solutions sur site (on premise) existent toujours, la plupart des entreprises migrent leurs données vers le cloud. Nous avons déjà brièvement évoqué la façon dont le modèle XaaS (Anything as a Service) s'est imposé dans l'industrie technologique, et ce pour une bonne raison : ce modèle présente de nombreux avantages en termes de flexibilité, d'évolutivité et même de coûts.

Cependant, le fait que n'importe quoi puisse remplacer le "X" de XaaS a provoqué une certaine confusion ; des offres de solutions apparemment identiques sont proposées comme un type de service plutôt qu'un autre. Par exemple, TIE Kinetix fournit des solutions SaaS pour l'EDI alors qu'une autre société propose une solution iPaaS pour l'EDI. Quelle est la différence ? Et peut-on utiliser plusieurs modèles de service simultanément ?

Vous trouverez ci-dessous une liste des modèles de services courants sous forme d'abonnement et déployés dans le cloud :

Analyse en tant que service (AaaS)

L'AaaS vise à regrouper des données d'entreprise éparses qui sont stockées dans le cloud pour former un environnement de reporting plus cohérent. Ces informations sont généralement affichées dans des rapports et des tableaux de bord personnalisés.

Application Platform as a Service (aPaaS)

Une Plateforme d'applications en tant que Service (aPaaS) est le plus souvent utilisée par les développeurs et les non-développeurs pour développer et déployer rapidement des applications d'entreprise. aPaaS est une sous-catégorie de PaaS (Platform as a Service).

Infrastructure en tant que Service (IaaS)

Les abonnements aux Infrastructures en tant que Service (IaaS) éliminent les investissements et la maintenance de l'infrastructure sur site et fournissent aux utilisateurs une infrastructure informatique complète dans un environnement multi-cloud. En somme, l'Infrastructure en tant que Service est un service de location flexible et facilement extensible pour les serveurs et le stockage en cloud qui est entièrement géré par le fournisseur de services.

Plateforme d'intégration en tant que Service (iPaaS)

Gartner définit l'Integration Platform as a Service (iPaaS) comme « une suite de services cloud permettant le développement, l'exécution et la gouvernance de flux d'intégration reliant toute combinaison de processus, services, applications et données sur site et sur le cloud au sein d'une ou de plusieurs entreprises ».

L'iPaaS traditionnel est parfois classé dans la catégorie Plateforme d'intégration d'entreprise en tant que Service (iPaaS d'entreprise). La définition de l'iPaaS ci-dessus s'applique également ici, mais devient spécifique aux scénarios d'intégration d'entreprise.

Plateforme en tant que service (PaaS)

Les solutions de Plateforme en tant que Service (PaaS) fournissent un cadre de base aux développeurs pour créer et déployer des applications basées sur le cloud et adaptables au cloud. La Plateforme en tant que Service est une extension de l'IaaS et donne des capacités de développement et de gestion du cycle de vie des applications supplémentaires et plus rentables.

Logiciel en tant que Service (SaaS)

Les solutions SaaS (Software as a Service) comprennent tout ce qui compose les solutions IaaS (Infrastructure as a Service) et PaaS (Platform as a Service). La principale distinction est que les solutions SaaS éliminent le développement en interne et fournissent aux clients l'application finale, prête à l'emploi. Cette option est de loin le modèle de service le plus populaire, car l'application est entièrement gérée par le fournisseur de services, moyennant des frais mensuels convenus.

Le chevauchement des solutions

Dans l'ensemble, il y a beaucoup de solutions et beaucoup de modèles de services à suivre. Et pour ajouter à la confusion, les définitions semblent se fondre les unes dans les autres, ce qui rend presque impossible les comparaisons directes et la compréhension des différences. Votre solution EDI peut-elle faire office d'outil CCM ? Peut-elle également servir de CMS ? Le contrat SaaS avec votre fournisseur EDI vous donne-t-il également accès à des analyses avancées comme s'il s'agissait d'un contrat AaaS ? Probablement !

L'avenir de l'intégration

Notre conclusion est que les solutions XaaS entièrement intégrées de bout en bout sont en plein essor. Quel que soit le nom qu'on lui donne, les entreprises qui commencent à adopter cette stratégie (comme TIE Kinetix) peuvent offrir à leurs clients une solution plus complète, qui élimine finalement la nécessité de conclure des accords de niveau de service (SLA) supplémentaires et de faire face aux inévitables défis d'intégration qui en découlent.

Gardez à l'esprit que chaque logiciel et application utilisés au sein d'une entreprise, en particulier ceux qui peuvent contenir des données en double, doivent être intégrés le plus tôt possible. Sinon, le risque de se retrouver avec des informations redondantes est grand, et cela pourraient avoir un effet dévastateur sur l'entreprise. Idéalement, avec une solution de bout en bout, il existe une API standard ou un connecteur prédéfini pour chaque logiciel, système et/ou scénario d'intégration d'application possible.
 

Un conseil

Le mot clé à retenir est "idéalement", car aucun fournisseur de services n'a atteint ce point à ce jour et ne l'atteindra probablement pas avant un certain temps. En l'état actuel des choses, les solutions standards d'intégration de systèmes sont limitées. Cependant, vous devez garder à l'esprit que l'industrie des nouvelles technologies évolue de manière générale dans cette direction. Si vous avez déjà effectué plus de recherches sur les systèmes en back-end et les solutions d'intégration que vous ne voulez l'admettre et que vous n'arrivez toujours pas à vous y retrouver, nous allons vous donner quelques conseils pour choisir un prestataire de services.

Ne vous inquiétez pas, malgré cet article long et compliqué, c'est en fait très simple :

1. Définissez clairement les besoins de l'entreprise et connaissez votre stack technique existant.

La solution est-elle sous vos yeux depuis le début ? Engagez des discussions régulières et ouvertes avec vos fournisseurs de services existants et vous pourriez être surpris ; même s'ils ne proposent pas actuellement la solution que vous recherchez, ils pourraient très bien la développer. Après tout, entendre quelque chose directement de la bouche d'un client est un excellent outil d'étude de marché !

2. Tenez compte de la stratégie commerciale globale de l'entreprise pour chaque fournisseur de services que vous évaluez.

Posez la question suivante : Votre fournisseur de services potentiel suit-il les tendances du secteur et forme-t-il de manière proactive de nouveaux partenariats afin d'ajouter de la valeur à ses offres existantes ?